FALLET, Thomas - Au chevet du fardeau.
Silhouettant encore au chevet du fardeau , La lampe cille en vain sous mes yeux éraillés , Et ce constat placide ainsi qu'un fin cordeau , M'enlace dans son fiel aux morts appareillés. De ces jours conchiés par d'illustres latences , Comme au ladre relent des amours capiteux , S'épanchent mes désirs de mornes subsistances , Aux flots d'où le regret mira son teint laiteux. Sur moi la lente mort campe en femme attendrie , Et de l'âtre endeuillé attise bien la flamme , Où les creux souvenirs par l'extase amoindrie , Perlent au roulis sourd de mes soupirs sans âme. Sur le séant du Doute aux exquises délices , Où mes membres saillants par la maigreur touchés , Raillent d'ample fatigue au grinçant des éclisses , Mon être en mille maux bat ses froids évêchés. Et que , trouvère épris de ses tentations Dont le rêve en dentine à sa trêve insurgée , Expire sa faim torve aux apparitions , Grattant d'un noir stigmate un servile apogée , Comme un éclair vaquant à l'azur en sa traine , Mon esprit dont le songe épouse la Sarisse , Fuit l'ardent rétiaire amoureux de l'arène , Et l'arrhe atermoyée au glorieux caprice. De mes forces noyées par d'ineffable houle , Tes sanglots sont le fard de ces instants froidis , Et sur mon front pâli me reviennent en foule , Du lointain vermeillé les rayons affadis. Poème tiré de la partie finale " Les Limbes " .